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Il y a soixante ans naissait l’équipe nationale de l’Algérie indépendante

La mission de l’équipe du FLN avait pris fin avec l’indépendance de l’Algérie. Il fallait songer à mettre en place une équipe nationale représentant un pays indépendant. Le premier match international est programmé le 6 janvier 1963, soit six mois après le recouvrement de la souveraineté nationale.

Pour les Algériens, cette sélection nationale est l’héritière de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN), constituée en 1958, en pleine révolution armée, dans le but de donner plus de voix au combat libérateur de l’Algérie combattante durant les années de guerre.

C’est la première sélection algérienne, représentante authentique d’un pays souverain et indépendant qui fut mise sur pied par la FAF en vue d’un match amical qui devait se dérouler au stade municipal (aujourd’hui stade du 20 Août 1955) d’Alger contre l’équipe nationale espoir de Bulgarie.

Le Onze algérien, confié au trio d’entraîneurs composé de Kader Firoud, Smain Khabatou et Abderahmane Ibrir, était constituéé de joueurs issus du championnat local organisé en différents critériums régionaux. Il y avait parmi eux Abderahmane Boubekeur, celui là même qui gardait les buts de l’équipe du FLN. A l’indépendance, il avait choisi de rester en Algérie et d’y terminer sa carrière à l’instar de presque tous ses autres coéquipiers.

Il n’y en avait eu que quelques uns à retourner jouer en France comme Rachid Mekhloufi à l’AS Saint Etienne, Abderahmane Soukhane au Toulouse FC, Dahmane Defnoun au SCO d’Angers et Ahmed Oudjani au RC Lens.

Les trois entraîneurs avaient opté pour une sélection de joueurs locaux non issus de l’équipe du FLN, histoire de les tester d’autant que l’adversaire n’était que l’équipe espoir de Bulgarie.

Dans cette première sélection évoluait un jeune joueur appartenant au club de l’Olympique Montplaisir du Ruisseau (OMR) du nom de Hacène Lalmas. Il allait faire parler de lui quelques années plus tard, au sein du CR Belcourt.

L’histoire retiendra, en tout cas, que la première sortie d’une équipe nationale algérienne, post indépendance du pays avait vu la victoire des Algériens sur le score de 2 buts à 1, les buts des Verts étant inscrits par Zitouni Abdelghani, à qui avait, donc, échu l’honneur d’être le premier buteur de l’équipe d’Algérie et par Meziani Abderahmane qui avaient répondu à Asparoukhov, ce dernier
ayant ouvert la marque à l’heure de jeu.

Cette première sélection avait la particularité de renfermer de nombreux joueurs de la meilleure équipe du pays, à l’époque, à savoir l’USM Alger qui devait, d’ailleurs, remporter le premier titre national quelques mois plus tard. Les joueurs en question étaient Boubekeur, Aftouche, Salah, Belbekri qui était entré en cours de jeu, et Meziani.

L’équipe d’Algérie entamait ainsi sa longue marche en avant, parsemée d’exploits, de matches mémorables mais aussi de certains rendez-vous au goût amer avec des résultats qui ont mis les sportifs algériensdans un état de profonde déception.

Dès l’année 63, les Verts furent appelés à disputer huit matches, tous amicaux, dont un seul, celui de décembre contre la Tunisie s’était déroulé chez l’adversaire.

Ils avaient réussi à obtenir deux succès contre deux défaites et quatre matches nuls. C’était, dans la majorité des cas, une équipe composée de joueurs évoluant exclusivement dans le championnat local, mais il arrivait à l’entraîneur en place de faire appel aux joueurs qui avaient choisi d’aller jouer en France.

C’est ainsi que dès le troisième match des Verts en 1963, on monta, pour affronter au stade municipal l’équipe olympique de Tchécoslovaquie, une équipe nationale entièrement composée de joueurs expatriés. Cette dernière avait fini par s’imposer sur le score de 4 buts à 0, et avait vengé l’équipe qui avait joué et perdu (2-0) contre ces mêmes Tchèques trois jours plus tôt au stade d’Oran.

L’équipe d’Algérie disputa 13 matches amicaux entre janvier 1963 et décembre 1964 avant de disputer sa première confrontation officielle. Il s’agissait, en fait, d’une double confrontation, en aller et retour, contre la Tunisie pour le compte de la phase de qualification aux Jeux africains de 1965 de Brazzaville, au Congo. Les Verts, tous issus du championnat d’Algérie (les Jeux africains, organisés sous l’égide du CSSA et du CIO, ne pouvaient accueillir des joueurs professionnels) s’étaient imposés 1-0 (but de Bentahar) chez eux à l’aller avant de se déplacer à Tunis où ils étaient parvenus à obtenir le match nul (0-0) et leur qualification pour Brazzaville.

Depuis son premier match en 1963 au 31 décembre 2022, l’équipe algérienne a affronté 102 pays, dont les plus grands de ce monde, et elle a disputé 782 matches contre des nations et des clubs. La balance des résultats penche pour les succès.

En Coupe du monde, les Verts ont décroché une quadruple qualification en phase finale. Dans cette compétition, ils ont réalisé d’authentiques exploits, notamment leur accession en 2014 aux 1/8 de finale.

Dans l’épreuve continentale, la Coupe d’Afrique des nations, l’équipe algérienne a atteint 19 fois la phase finale sur 32 à l’issue desquelles elle est sortie deux fois victorieuse dans les éditions de 1990 et 2019, mais il y a lieu de signaler que l’Algérie n’a commencé à participer à ces deux grandes compétitions majeures que depuis 1968, soit six ans après son indépendance.

En soixante ans, la quarantaine d’entraîneurs, dont une douzaine d’étrangers, qui se sont relayés au niveau du staff technique ont appelé 837 joueurs qui ont disputé des matches d’application contre des clubs étrangers ou des rencontres amicales ou officielles face à des pays de tous les continents.

Ces informations sont tirées des deux publications de Said SELHANI ARCHIVES DU FOOTBALL ALGERIEN (2014) et TOUT SUR LES VERTS (2020)

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